Les cloches sont parties
Les grosses cloches les premières
Où les petites, que sait-on ? si diverties
Si pimpantes de s’en aller toutes légères !
Leur jupe bouffe autour d’elles
Et le battant ne dit rien
Comme un oiseau blotti dans une cage.
Elles volent sans ailes
Par des chemins à elles, très anciens
Des chemins bleus au dessus des nuages.
Les gros bourdons, parfois devant, parfois derrière
S’essoufflent à vouloir montrer qu’elles vont vite.
Et les petites cloches des couvents
Ou des églises de campagnes, si petites
Qu’elles semblent des gobelets d’enfants, si fières
D’aller quand même à Rome sont devant
Derrière, et partout à la fois, toutes légères.
Les enfants regardent en l’air, criant Bonjour !
Les gens d’âge lèvent aussi la tète
Mais ne les voient plus de leur yeux clignotants.
Et les enfants attendent leur retour
Comme une grande fête
Les gens d’âge attendent aussi, comme on attend
Quand on n’est plus bien sûr de croire aux œufs de Pâques…
Cependant, il faut croire aux miracles, toujours.
Resonnez les Matines, frère Jacques !
Je verrais les cloches reparaîtrent, se hâtant…
De leur jupes, sur les jardins, glisse autour d’elles
Tout le printemps de Rome, et de chaque battant
S’échapper , des alléluias, deux hirondelles