L’oubli

Je voudrais oublier

Pour un jour éviter

De devoir maudire

Et qui sait, haïr….

Je voudrais rayer

Le présent, le passé

Effacer le sourire

Qui me fait tant souffrir….

Je voudrais tout enchainer

A mes rêves brisés

Empêcher tout de venir

Hanter mes souvenirs….

Je voudrais ravaler

Ces larmes trop versées

Me libérer, courir

Vers la Vie, et en rire….

<je voudrais à mon gré

Contre vents et marées

Enfin de tout guérir

Elire mon devenir….

Tout est gris

Moment d’arrêt,

Quand tout se fige, s’efface

Que l’âme se noie dans un vide gris

Un néant troublant.

Ce n’est pas encore la nuit

Ce n’est plus le jour

Mais une pénombre te brouillant la vue,

Les certitudes.

Des ombres défilent en contre-jour

Les désespoirs resurgissent

Tout s’oblitère dans un gris imperméable.

L’avenir sombre en non-existence

Dans ce gris entre jour et nuit

Qu’un voile tout recouvre

C’est l’heure grise

Insidieusement menaçante,

Les Mains

Mains de trêve, mains de l’oubli

Voilà que se prennent les mains

De ceux qui sont amis.

Voici que se prennent les yeux

Les yeux de ciel les yeux de feu

De ceux qui ne sont pas heureux.

Voilà que se touchent les fronts

Fronts du regret fronts de l’orage

Voilà que se touchent les fronts

De ceux qui n’ont plus le courage.

Voici que s’unissent les noms

Noms enlacés ô tendres noms

Voici que s’unissent les noms

De ceux qui n’ont plus de maison.

Voilà que se mêlent les rêves

Rêves de joie ô fleuves d’or

Voilà que se mêlent les rêves

De ceux qui espèrent encore.

Voici que se heurtent les mots

Mots insensés ô tristes mots

Voici que se heurtent les mots

De ceux qui s’oublieront bientôt

Parlons du Bonheur

Le bonheur souvent est autour de nous

Mais nous le voyons pas

Ce sont les choses simples

Comme le sourire d’un ami

Mais aussi un « bonjour » prononcé avec le cœur.

Le Bonheur est la joie qui demeure

Et qui donne le goût de vivre

Bref, comme un ballonnet

volant dans le ciel bleu

Dans le ciel calme et tranquille

Et qui n’a pas peur d’être percé.

La Décrépitude

Les vieillards, quand près d’eux, semaine par semaine

Le temps a dévasté, tour à tour, fleurs et fruits

Les vieillards ont, ainsi que la cité romaine

Au cœur un forum mort plein de temples détruits.

Silencieux désert où leur âme promène

Son long ennui stérile, où l’ortie et le buis

Et l’herbe solitaire, en l’antique domaine

Ont étouffé l’orgueil des fastes et des bruits.

Où des frontons muets la légende effacée

Sous la rouille des ans dérobe sa pensée

Plus de chants, les oiseaux aiment les floraisons.

Plus de prisme charmeur irisant les bruines

Mais de graves soleils, de vastes horizons

Eclairant la beauté dernière des ruines.

Carnavaliers douteux

Rêvez, jeunes de l’univers

Aux doux parfums des fleurs champêtres

Rangez vos armes pervers

Tuant le plus beau de votre être !

Pauvres enfants, avez-vous su

Jamais combien l’amour transforme

Un combat de jiu-jitsu

En une danse hors la norme ?

Vous, gros durs, terreurs des rues

Songez un peu que l’avenir

Ferme sa porte à votre vue

Car il ne peut que vous punir !

Heureux le bon, celui qui donne

Car il ne vole qu’à l’air pur

On l’aimera pour sa personne

Quand le méchant va droit au mur !

Tout devient obsolète

C’est une pauvre vieille, humble, le dos vouté

Autrefois on l’aimait, on s’est tué pour elle

Qui sait ? Peut-être un jour tu sera regretté

De celle qui dit non, maintenant qu’elle est belle.

Elle aussi vieillira, puis l’ombre universelle

La noiera, comme toi, dans son immensité

Il faut que les cupidons, pour leur œuvre éternelle

Reprennent le bonheur qu’ils nous avaient prêté.

Nous sommes trop petits dans l’ensemble des choses

La nature mûrit ses fruits, fleurit ses roses

Et dédaigne nos vœux, nos regrets, nos efforts.

Attendons résignés, la fin des heures lentes

Les étoiles, là-haut, roulent indifférentes

Qu’elles versent l’oubli sur nous, heureux les morts !

Faut pas se moquer des Vieux

Vieillir, se l’avouer à soi même et le dire

Tout haut, non pas pour voir protester les amis

Mais pour y conformer ses goûts et s’interdire

Ce que la veille encore on se croyait permis.

Avec sincérité, dès que l’aube se lève

Se bien persuader qu’on est plus vieux d’un jour

A chaque cheveu blanc se séparer d’un rêve

Et lui dire tout bas un adieu sans retour.

Aux appétits grossiers, s’imposer d’âpres jeûnes

Et nourrir son esprit d’un solide savoir

Devenir bon, devenir doux, aimer les jeunes

Comme on aime les oiseaux, comme on aime l’espoir.

Se résigner à vivre un peu sur le rivage

Tandis que jeunes vogueront sur les flots hazardeux

Craindre d’être importun, sans devenir sauvage

Se laisser ignorer tout en restant près d’eux.

Vaquer sans bruit aux soins que tout départ réclame

Prier et faire un peu de bien autour de soi

Sans négliger son corps, parer surtout son âme

Se repentir de ses fautes, avoir la foi.

Puis un jour s’en aller, sans trop causer d’alarmes

Discrètement mourir, un peu comme on s’endort

Pour que personnes ne versent de larmes

Et qu’ils sachent, qu’eux aussi connaitront la mort.

Brouillard dans la tête

On nous dit que c’est la Vie

Parfois on sent qu’elle ne vaut pas la peine d’être vécue

Heureusement qu’il y a les amis

Sinon on aurait déjà tenté de passer au dessus.

Dans ces moments où le coeur s’arrache

On prends une feuille et on lâche

Tout ce qu’au fond de soi on cache

Dont on n’ose parler à personne, on ne veux pas qu’on sache

Que des fois on n’en peut plus du tout

C’est trop le désordre, on est est à bout

On trouve que notre vie n’a plus de goût

Alors bascule dans un état complétement fou

Où on se retrouve à un point où on se donne des coups.

La vie vaut-elle la peine d’être vécue ?

On nous dit que c’est la vie

Mais on sent qu’elle ne vaut pas la peine d’être vécue

Heureusement qu’il y a les amis

Sinon on aurait déja tenté de passer au dessus.