Tout devient obsolète

C’est une pauvre vieille, humble, le dos vouté

Autrefois on l’aimait, on s’est tué pour elle

Qui sait ? Peut-être un jour tu sera regretté

De celle qui dit non, maintenant qu’elle est belle.

Elle aussi vieillira, puis l’ombre universelle

La noiera, comme toi, dans son immensité

Il faut que les cupidons, pour leur œuvre éternelle

Reprennent le bonheur qu’ils nous avaient prêté.

Nous sommes trop petits dans l’ensemble des choses

La nature mûrit ses fruits, fleurit ses roses

Et dédaigne nos vœux, nos regrets, nos efforts.

Attendons résignés, la fin des heures lentes

Les étoiles, là-haut, roulent indifférentes

Qu’elles versent l’oubli sur nous, heureux les morts !