La Décrépitude

Les vieillards, quand près d’eux, semaine par semaine

Le temps a dévasté, tour à tour, fleurs et fruits

Les vieillards ont, ainsi que la cité romaine

Au cœur un forum mort plein de temples détruits.

Silencieux désert où leur âme promène

Son long ennui stérile, où l’ortie et le buis

Et l’herbe solitaire, en l’antique domaine

Ont étouffé l’orgueil des fastes et des bruits.

Où des frontons muets la légende effacée

Sous la rouille des ans dérobe sa pensée

Plus de chants, les oiseaux aiment les floraisons.

Plus de prisme charmeur irisant les bruines

Mais de graves soleils, de vastes horizons

Eclairant la beauté dernière des ruines.

Carnavaliers douteux

Rêvez, jeunes de l’univers

Aux doux parfums des fleurs champêtres

Rangez vos armes pervers

Tuant le plus beau de votre être !

Pauvres enfants, avez-vous su

Jamais combien l’amour transforme

Un combat de jiu-jitsu

En une danse hors la norme ?

Vous, gros durs, terreurs des rues

Songez un peu que l’avenir

Ferme sa porte à votre vue

Car il ne peut que vous punir !

Heureux le bon, celui qui donne

Car il ne vole qu’à l’air pur

On l’aimera pour sa personne

Quand le méchant va droit au mur !