Ô Mon Dieu

Je n’ai que moi

En chaque jour

Pour accueillir l’aube nouvelle

Mais dès qu’au songe je m’attèle

Je n’ai que Toi

Je n’ai que moi

Pour encaisser

De toute la vie les escarres

Mais dès qu’en rêve je m’égare

Je n’ai que Toi

Je n’ai que moi

Lorsque j’épie

De l’avenir l’heure qui chante

Mais dans mes prières ardentes

Je n’ai que Toi

Je n’ai que toi

pour m’éblouir

Et embellir les images

Mais dès que j’ai tourné les pages

Je n’ai que Moi

A mon Départ

Demain dans une belle boite sera glissée

Mon enveloppe charnelle

De la- haut je regarde

Des humains continuent de s’entretuer

Pour prouver l’existence d’un destinataire

Certains croient l’avoir trouvé

Au cimetière

D’autres recueillent des cendres dans une urnes

J’aime cette terre

Mais bientôt je ne pourrai plus rentrer chez moi

L’on m’aura volé les clés de l’existence

Chaque vie est un exil silencieux

d’où parfois la nécessité d’une voie différente

Qui retentit dans l’illusion de nos cieux

Contrôle de le parole

Tu ne peux le comprendre et ta bouche blasphème

Porte moins haut l’audace et connais-toi toi-même !

Le Mal est fils de l’homme et de sa volonté

Cet arbre aux fruits mortels s’ouvrit sur la nature

Du jour où l’Eternel fit à sa créature

Le présent de le liberté.

L’homme, hélas ! en a mal usé : voilà son crime !

Du superbe et du fort, du faible qu’on opprime

Un jour Dieu jugera l’orgueil et les douleurs

Humble, à tes malheurs même il faut donc te soumettre

Toi qui dois rendre compte à ton souverain maître

Du trésor amer de tes pleurs.

Pensée

Par mon amour et ma constance

J’avais cru fléchir ta rigueur

Et le souffle de l’espérance

Avait pénétré dans mon cœur

Mais le temps, qu’en vain je prolonge

M’a découvert la vérité

L’espérance a fui comme un songe

Et mon amour seul m’est resté !

Il est resté comme un abîme

Entre ma vie et le bonheur

Comme un mal dont je suis victime

Comme un poids jeté sur mon cœur !

Pour fuir le piège où je succombe

Mes efforts seraient superflus

Car l’homme a le pied dans la tombe

Quand l’espoir ne le soutient plus

J’aimais à réveiller la lyre

Et souvent, plein de doux transports

J’osais, ému par le délire

En tirer de tendres accords

Que de fois, en versant des larmes

J’ai chanté tes divins attraits !

Mes accents étaient pleins de charmes

Car c’est toi qui les inspirais

Ce temps n’est plus, et le délire

Ne vient plus animer ma voix

Je ne trouve point à ma lyre

Les sons qu’elle avait autrefois

Dans le chagrin qui me dévore

Je vois mes beaux jours s’envoler

Si mon œil étincelle encore

C’est qu’une larme va couler !

Brisons la coupe de la vie

Sa liqueur n’est que du poison

Elle plaisait à ma folie

Mais elle enivrait ma raison

Trop longtemps épris d’un vain songe

Gloire ! amour ! vous eûtes mon cœur

O Gloire ! tu n’es qu’un mensonge

Amour ! Tu n’es point le bonheur !