Des jeunes interrogent la Mamie

Mamie Parle-nous de la joie et de la tristesse?

Mamie répond :

Votre joie, c’est votre tristesse sans masques

Et le puits même dont monte votre rire

est celui qui souvent s’est empli de vos larmes.

Et comment en serait-il autrement ?

Plus, la tristesse creuse profond dans votre être

plus, s’ouvre en vous un espace pour la joie

.

Lorsque vous vous réjouissez,

regardez dans les abimes de votre cœur

Vous découvrirez que ce qui vous donne la tristesse

est cela même qui vous donna la joie

Et quand vous êtes submergés par le chagrin

regardez à nouveau dans votre cœur

vous vous apercevrez que ce que vous déplorez

n’est que cela qui vous fut jubilation.

Certain d’entre vous disent :

 » La joie a plus de grande valeur que la tristesse « 

Et d’autres disent :

« Non, la tristesse a plus de valeur « 

Or moi, je vous dis : Les deux ne sont pas séparables

Elles arrivent ensemble, et quand l’une d’elles s’intalle à votre table

Souvenez-vous que l’autre dort dans votre lit.

En vérité, entre votre joie et votre tristesse, vous êtes suspendu comme les deux plateaux d’une balance

Et vous ne reposez et ne vous équilibrez que lorsque vous êtes vides.

Imaginez un gardien de trésor vous soulève afin de peser son or et son argent

Inévitable est pour votre joie ou votre tristesse que l’une monte et l’autre descend.

Le tout petit bout de Chou

Recroquevillé au fond de l’utérus

Il appréhende le monde

Le petit coeur tambourine

Au rythme des printemps qui l’attend

Il n’a pas peur

Petit bébé

l’amour te désire

Il laisse la musique construire son âme

Il laisse les bruits, les pas, les voix, le façonner

Il en sortira guerrier

Sourire aux lèvres.

Demain 90 ans !

Plus d’un demi-siècle déjà ? C’est effarant !

Quand je pense au temps

Je me demande : c’était quand ?

C’était hier ? non ! il y a bien longtemps !

C’est étonnant

Je n’ai pas vu passer les ans!

Pourtant je vais avoir 90 ans !

Oui c’est effrayant

Car j’ai encore des yeux d’enfant

Quand je pouvais toucher les fleurs du printemps

Respirer à pleins poumons le vent

Regarder le soleil couchant

Me promener au milieu des champs

Je n’ai pas quitté l’émerveillement

Que l’existence m’offre quotidiennement

Voila pourquoi, c’est évident

J’ai pu additionner les années au fil du temps

Et j’ai oublier de vieillir tout simplement

Ainsi , quand la vie parfois, méchamment

Se venge brutalement

En essayant de me pousser dans le rang

J’accuse le coup, c’est vrai tout en souffrant

Mais quand je rouvre les yeux prudemment

Je redécouvre le printemps

La longue caresse du vent

Le soleil qui marche vers son couchant

Je m’assieds face aux champs

Pour que revienne en moi l’émerveillement

De sentir que tout est là, toujours vivant

Plus fort que toutes les attaques du temps

Et alors, je peux retrouver des yeux d’enfants

Et regarder mes oiseaux, écouter leurs chants.

L’Adieu aux jours heureux

Adieu mes jours heureux, paradis éphémère !

Fleur que brûle déjà le regard du soleil

Source dormeuse ou rit une douce chimère

Adieu ! l’aurore fuit. C’est l’instant du réveil !

J’ai cherché vainement à retenir tes ailes

Sur mon coeur qui battait, disant  » Voici le jour ! »

J’ai cherché vainement parmi mes jeux fidèles

A prolonger mon sort dans ton calme séjour

L’heure est sonnée, adieu mon printemps, fleur sauvage

Demain tant de bonheur sera le souvenir

Adieu ! Voici l’Automne, je redoute l’orage

La nuit porte l’éclair et le matin nouveau va venir