Depuis que sous les cieux un doux rayon colore
Ma vieillesse s’étiole, ouverte aux feux du jour
Si mon coeur a rêvé, si mon coeur rêve encore
Le choix irrévocable et l’éternel amour.

C’est qu’aux jours périlleux, toujours prudent et sage
Au plus digne entre tous réservant son trésor
Quand un charme pourrait l’arrêter au passage
Il s’éloigne craintif et se dit : « Pas encor ! »

Pas encor ! et j’attends, car en un choix si tendre
Se tromper est amer et cause bien des pleurs
Ah ! si mon âme allait, trop facile à s’éprendre
A l’entour d’un mensonge épanouir ses fleurs !

Non, non ! restons plutôt dans notre indifférence
Sacrifice…. en bien soit ! tu seras consommé.
Après tout, si l’amour n’est qu’erreur et souffrance
Un coeur peut être fier de ne point vouloir aimé.

Pourtant, Dieu m’est témoin, j’aurai voulu sur terre
Rassembler tout mon coeur autour d’un grand amour
Joindre ma Vieillesse à un destin solitaire
Donner sans regret, sans crainte, sans retour.

Aussi ne croyez pas qu’avec indifférence
Je contemple s’éteindre, au plus beau de mes jours
Des bonheurs d’ici-bas, la riante espérance
Bien que le coeur soit mort, on en souffre toujours.
