Je me souviens

J’aimais changer de cieux, de climat, de lumière

Oiseau d’une saison, je fuyais avec l’été

Et mon vol inconstant allait du rivage austère

Au rivage enchanté.

Mais qu’à jamais le vent bien loin du bord m’emporte

Où j’ai dans d’autres temps suivis des pas chèris

Et qu’aujourdhui déja ma félicité morte

Jonche de ses débris !

Combien ces lieux m’ont plu ! non pas que j’eusse encore

Vu le ciel y briller sous un soleil pâli

Le bonheur qui dans mon âme enfin venait d’éclore

L’avait seul embelli.

Hélas ! avec la maladie ont disparu ces charmes

Assise au fauteuil, regardant ce ciel brumeux

Je vois se lever comme un fantôme en larmes

L’ombre des jours heureux.

Oui, pour moi tout est fini, ne reste que cette page

De la présence chère et du regard aimé

Fini la voie connue et de la douce image

Dont j’eus le coeur charmé.

Comment pourrais-je encor, désolée et pieuse

Guérir ce coeur meurtri

Oublier ces voyages , seule, ou en compagnie joyeuse

où j’ai souri ?

Si rien ne peut refleurir, le présent sans charmes

Projet….. brisé

Du moins mon pauvre coeur, fatigué de mes larmes

Doucement s’est apaisé.

Maintenant sous mon ciel que le jasmin parfume

Et qui sourit toujours

Rêver aux temps aimés, et voir sans amertume

Naître et mourir les jours.

8 réflexions sur “Je me souviens

  1. Comme ces vers sont émouvants et la nostalgie qui en ressort les rend encore plus beaux.
    Le temps passe très vite mais les souvenirs heureux rien ne les efface et le coeur peut se réjouir de tout le beau qu’il a vécu.
    Ce temps de pandémie est bien triste à vivre, il faut se l’avouer.
    Prenez soin de vous Jeanne et que Dieu vous garde
    Bisous ☺

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