Plus d’un demi-siècle déjà ? C’est effarant !
Quand je pense au temps
Je me demande : c’était quand ?
C’était hier ? non ! il y a bien longtemps !

C’est étonnant
Je n’ai pas vu passer les ans!
Pourtant je vais avoir 90 ans !
Oui c’est effrayant
Car j’ai encore des yeux d’enfant
Quand je pouvais toucher les fleurs du printemps
Respirer à pleins poumons le vent
Regarder le soleil couchant
Me promener au milieu des champs

Je n’ai pas quitté l’émerveillement
Que l’existence m’offre quotidiennement
Voila pourquoi, c’est évident
J’ai pu additionner les années au fil du temps
Et j’ai oublier de vieillir tout simplement
Ainsi , quand la vie parfois, méchamment
Se venge brutalement
En essayant de me pousser dans le rang
J’accuse le coup, c’est vrai tout en souffrant

Mais quand je rouvre les yeux prudemment
Je redécouvre le printemps
La longue caresse du vent
Le soleil qui marche vers son couchant
Je m’assieds face aux champs
Pour que revienne en moi l’émerveillement
De sentir que tout est là, toujours vivant
Plus fort que toutes les attaques du temps
Et alors, je peux retrouver des yeux d’enfants
Et regarder mes oiseaux, écouter leurs chants.

