La Vie m’a appris :
Que rien n’est donné en garantie
Ni la richesse, ni la santé
Ni la jeunesse, ni la beauté
Ni la flamme du coeur, ni celle de l’amitié
La Vie m’a appris :
Que tout comme l’échiquier qui compte moins de fous que de pions
Le monde dénombre moins d’anges que de démons
Et que le passé, comme les mots médisants
Rattrapent leur proprio à la nage au de-là des ans
La Vie m’a appris :
Que celle-ci a un début et une fin
Que les riches plus que les pauvres souffrent de faim
Que les larmes sont l’eau bénie qui nettoie les âmes
Et que si l’on veut réussir, on y arrive même à la rame
La Vie m’a appris :
Que tout comme un livre qui peut se fermer à toute page
La Mort peut cueillir sans s’inquiéter de l’âge
Et que la vigueur que l’on possède à la fleur de l’âge
Ne peut rester indemne sur le passage des ans
La Vie m’a appris
Que celui qui a souffert pour arracher sa liberté
N’est point prêt pour en concéder un bien
Et que celui qui a divulgué à un ami son secret
N’est pas en droit de lui en vouloir pour l’avoir soufflé à quelqu’un
La Vie m’a appris :
Que juger une personne sur le physique et le paraître
C’est comme regarder à travers les rideaux d’une fenêtre
Et que la main qui a pétri le pain pour un ennemi
Peut à tout moment être mordue en guise de Merci
La Vie m’a appris :
Que tout mensonge, même le plus calfeutré
Finit toujours par être découvert
Qu’il sert à maquiller une vérité
Ou a éviter une douleur
La Vie m’a appris :
Qu’il faut marcher en regardant devant soi
Pour savoir où mettre les pieds
Aux fins de ne pas tomber très bas
A ne plus pouvoir se relever
La Vie m’a appris :
Que derrière chaque œuvre écrite ou bâtie
Il y a un Grand Rêveur qui a cru en lui
Et que faire confiance aveugle en quelqu’un
C’est comme se trahir soi-même le lendemain.