Ô Toi qui m’éblouis par ta lueur trompeuse
Aurore de mes jours, aurore radieuse
Songe de l’avenir , un instant t’a détruit
Jeune encor, du malheur j’ai vu poindre la nuit
Sur mon cœur déchiré j’ai senti ses atteintes
Et de sa main de fer les poignantes étreintes.
Et je vis , d’un œil terni par les douleurs
Sur le temps qui n’est plus, j’ai répandu des pleurs
Ah ! puis-je sans gémir reporter ma pensée
Sur ma jeunesse hélas , déjà presque effacée ?
Sur ces jours où le sort, couvert d’un voile épais
Me laisse m’enivrer d’espérance et de paix.
Ou , rêvant un bonheur que le Ciel nous dénie
Fraîche, je m’asseyais au festin de la vie
Mais de ces jours perdus, à peine un souvenir
Sépare le passé de mon pâle avenir
Ils ont passé pour moi comme un souffle d’orage
Comme le vent du soir glissant sous le feuillage
Exister et souffrir, voilà donc mon partage
Mes aïeux m’ont légué ce fatal héritage
Souffrir ! tout l’homme est là. J’abjure enfin l’erreur
Qui dans ce lieu d’exil me montre le bonheur
Hélas ! je marche seule en ce désert immense
Sur cet obscur chemin lentement je m’avance.
Et pour guider mes pas dans ces sombres détours
De la main que j’aimai je n’ai plus le secours
Celle dont l’amitié consola ma tristesse
Celle qui me soutint au jour de la détresse
Qui d’un cœur agité savait charmer les maux
Précéda son amie au séjour des tombeaux.
En vain je la pleurai, de douleur étouffée
Sa cendre sous mes pleurs ne s’est pas réchauffée
Ô mort ! à l’amitié quand tu vins la ravir
Pourquoi me laissas-tu son sacré souvenir
Hélas ! ce souvenir d’un bonheur plein de jouvence
Ne saurait de mon cœur remplir le vide immense
La Foi vient m’affermir quand la peine m’accable
Elle tend au malheur son flambeau secourable
Et, sublime échelon entre l’homme et le ciel
À son œil ébloui montre un jour éternel
Aux feux de ce flambeau, je retrouve la vie
Non point sujette au temps, à la mort asservie.
Mais dans le sein de Dieu s’enivrant à jamais
De ce bonheur profond, de cette immense paix
Où le divin amour à nos cœurs se déploie
Et change nos douleurs en éternelle joie.
Je remercie tous mes lecteurs pour leur encouragements
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« Il n’y a pas d’espoir de vivre sans désespoir de vivre » Camus.
Amities
John
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C’est bien vrai cette phrase d’Albert Camus
Bien à toi John
Jeanne
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