
On ne sait pourquoi cet homme prit naissance
Et pourquoi mourut-il ? On ne l’a pas connu
Il vint nu dans ce monde, et, pour comble de chance
Partit comme il était venu.

La gaîté, le chagrin, l’espérance, la crainte
Ensemble ou tour à tour ont fait battre son cœur
Ses lèvres n’ignoraient le rire ni la plainte
Son œil fut sincère et moqueur.

Il mangeait, il buvait, il dormait ; puis, morose
Recommençait encor dormir, boire et manger
Et chaque jour c’était toujours la même chose
La même chose pour ne pas changer.

Il fit le bien, et vit que c’était des chimères
Il fit le mal; le mal le laissa sans remords
Il avait des amis ; amitiés éphémères !
Des ennemis; mais ils sont morts.

Il aima. Son amour d’une autre fut suivie
Et de plusieurs. Sur tout le dégoût vint s’asseoir.
Et cet homme a passé comme passe la vie.
Entrez, sortez, et puis bonsoir !

