Les amitiés du voyage

Nous avons d’un seul cœur entrepris un voyage

C’était encore hier, à peine rencontrés

Une voix nous souffla :  » Tous deux, vous partirez

Ensemble partager la joie d’un seul sillage « .

L’amitié nous porta vers d’inconnus rivages

Sur des flots incertains maintes fois chavirés

Si nous voguions parfois, opposant nos beauprés

Au port se retrouvaient nos mats au fil de l’âge.

Nos vies s’entrecroisaient aux sources de l’humain

S’attendant l’une l’autre à l’angle d’un chemin

Pour s’offrir tour à tour le miroir de soi-même

Puis un funeste jour il ne resta qu’un seul…

Mais la voix de jadis lui dit :  » Ton ami t’aime

Aujourd’hui comme hier, Ignore le linceul ! »

Les voyages Organisés

J’ai souvent comparé la villégiature

Aux phases d’un voyage entrepris en commun

Avec des étrangers de diverse nature

Dont on n’a de ses jours vu ni connu pas un.

Au début de la route, en montant en voiture

On s’observe: l’un l’autre on se trouve importun

L’entretien languissant meurt faute de pâture

Mais, petit à petit, on s’anime, et chacun

A l’entrain général à son tour s’associe

On cause; on s’abandonne, et plus d’un s’apprécie

Le conducteur cependant roule sans s’arrêter

Jusqu’au site que l’on doit visiter

Et c’est lorsqu’on commence à se connaitre

Que l’on se juge mieux, qu’on s’aimerait peut-être

C’est alors que le voyage se termine

Et qu’il faut se quitter.

Le Jour et la Nuit

La nuit n’est plus pénible

Enveloppée dans les nuages

Elle se remet du jour et de la tristesse

Dans son sillage, les orages, les pluies blessent

Se défient les oiseaux volages

Sombres et volubiles.

Pourtant c’est bien là que l’on rêve

C’est dans cet air , que se jouent les meilleures trêves

Qui apaisent et qui intègrent

Les éclaircies ne se voient guères

Mais il est sûr tout sourit

Dans le jour se cache la belle nuit.