Quand de bon gré, j’ai pris le chemin des aïeux
Faisant fi des moqueurs le disant rocailleux,
Jonché de buissons noirs,
Un Sage aux mots soyeux
M’avait dit : » Sois sereine ! Rude et longue est ta voix «
Je fis mes premiers pas, armé de son conseil
Sur un sentier désert plongé dans un sommeil
de mort
Je cheminais seule, vers un lieu vermeil
Vas-y, me disait le coeur, tu trouveras plein de joie
Plus j’avançais, plus je voulais marcher, courir
Voler, chercher sans fin cette île à conquérir
Qui me hantait l’esprit adorant se nourrir
D’air pur et de clarté dans un pré qui verdoie.
De Diserts compagnons me furent, offert par le ciel
En m’abreuvant à leur ruche au bon miel
Sont arrivés les peines! et les rivières de fiel !
Maintenant : miel, peine et fiel ont tari
Va-t’en Spleen ! Je ne suis plus ta proie !