Un mot, un regard, une larme.

Un mot, un regard, une larme,

Un geste, un soupir me désarme,

Mais ma fierté reste debout,

Et quand on  s’obstine sans terme

Et que dans ses torts on est ferme,

Je n’ai plus à céder du tout.

 

Je puis comme un autre sans crainte

Mettre à couvert ma dignité;

Je ne descends pas à la plainte,

Mais je méprise aussi la feinte

Et supprime l’intimité.

 

Mon coeur est rempli de faiblesse

Mais ne sait pas être importun ;

Si quelqu’un l’offense et le blesse,

Il se ferme, se tait et laisse

Agir à son aise chacun.

 

Jamais, sitôt qu’on le soupçonne,

Jamais il ne retient personne,

Et ne plaide pour son honneur.

Qui de lui pense mal ou doute

Est libre ; mais coûte que coûte,

Ne compte plus dans son bonheur.