Ils me l’on dit ! Connaissent-ils mon âme
Pour lui vouer sympathie ou dédain ?
Non,, je le sens, la louange ou le blâme
Tombe au Hazard sur un fantôme vain
Ah ! si mes chants ont brigué leur estime
C’est que la mienne a passé mes efforts
Car mon talent n’est qu’une lutte intime
D’ardents pensers et de frêles accords.
Bruits caressants d’une foule empressée
Oh ! que mon coeur vous compterait pour rien
Si je pouvais, seule avec ma pensée
Me dire un jour : Ce que j’ai fait est bien !
Un jour, un seul ! pour jeter sur ces pages
Pour, à mon gré, répandre dans mes vers
Ce que je vois de brillantes images
Ce que j’entends d’ineffables concert !
Un jour, un seul, mais non, pas même une heure !
Pour m’épancher, pas un mot, pas un son
L’esprit captif qui dans mon sein demeure
Bat vainement les murs de sa prison.
Ainsi s’accroit la flamme inaperçue
D’un incendie en secret allumé
Lorsqu’au dehors elle s’ouvre une issue.
C’est qu’au dedans elle a tout consumé.
Si vous deviez aux voûtes éternelles
Dès le berceau fixer mes faibles yeux
Pourquoi, mon Dieu, me refuser ces ailes
Qui d’un essor me porterai dans vos cieux ?
Moi qui du monde aisément détachée
Aspire à fuir les chaines d’ici-bas
Dois-je glaner, vers la terre penchée
Ce peu d’épis répandus sous mes pas ?
Faut-il quêter dans la moisson commune
Mon lot chétif de peine et de plaisirs
Quand il n’est point de si haute fortune
Que de bien loin ne passent mes désirs !
Puis, qu’après moi rien de moi ne demeure !
Penser ! souffrir ! sans qu’il en reste rien
Sans imposer, avant que je ne meure
A d’autres coeurs les battements du mien !
Sons enchantés qu’entend ma seule oreille
Divins aspects, rêves où je me plus
Vous, qui m’ouvrez un monde de merveille
Où serez-vous quand je ne serai plus ?

Waouh ! ☀️ C’est magnifique et profond 🌸 Très beau 😘
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Je te dis merci , mais je reste tout de même découragée, je trouve que c’est long, la solitude trop pesante mais il me faut prendre patience , et attendre
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