Dans les alvéoles de ma mémoire
La petite fille que j’étais danse encore.
Elle savait déjà tout, sans vraiment le savoir
A chaque battement de ses paupières
S’envolaient des papillons bleus.
Elle a tout donné venu de son grand coeur
Des années dorées, transformées en plomb
Les ailes du malheur ont fracassé les cages
Ses oiseaux se sont envolés dans le ciel
Ils pépient le soir à la margelle des pupilles
Elle a dans le coeur un cerf-volant qui poursuit
Les tendres moutons roses du ciel en rêvant
A des croisières bleues au pays du croissant
Où languissent dans les saveurs ocres de l’orient
De ses mains naissent des chants de couleurs.
A l’instant de rejoindre le ventre de la terre
Elle laissera ici-haut quelques traces légères
De bleu, pour que les doux amis de coeurs
Les océans, le ciel, les humains se rappellent
que les yeux rêveurs sont les yeux des amoureux.